§ 112 do Jeu des sciences:
«112. La physique, de son côté, qu’elle s’occupe de la première des lignées et qu’elle soit la première des sciences modernes, restera-t-elle indemne des autres disciplines, malgré qu’il lui faille renoncer aux prétentions réductionnistes de certains des leurs?[1] Voici une question concernant le problème des échelles soulevé au chap. 8. Autant les très grandes échelles de la physique de la relativité - celles de la vitesse de la lumière qui est celle de nos regards - que les trop petites où se déploie la physique quantique et des particules - concernant, par exemple, les fréquences des ondes de photons au-dessous du rouge et au-dessus du violet que l’on ne voit pas - posent le problème de la mesure de ces phénomènes qui dépassent la compétence de nos yeux humains, pour lesquels il faut donc des appareils spécifiques au laboratoire, comme déjà dans le passé le télescope et le microscope l’ont fait. Or, dans ces nouvelles régions, comme on sait, de façon différente sans doute, l’observateur est requis dans la mensuration d’une façon inconnue de la physique traditionnelle, même quand il s’agissait de phénomènes bizarres comme l’électromagnétisme. La question, que je ne suis pas sûr d’être capable de poser assez correctement, est celle de savoir comment composer en théorie ces expériences avec celles qui concernent, au laboratoire, des appareils de mesure à notre échelle humaine qui sont essentiels à toute physique; comment les composer eu égard à ce que l’évolution nous a appris: que les yeux sont venus très tard, avec les systèmes perceptifs et neuronaux des invertébrés et surtout des vertébrés, avec des échelles adéquates à la scène de la jungle (11. 29n). Or, la biologie des vertébrés a dû, elle aussi, trouver le moyen de parer à deux types d’échelles des vivants, celle des animaux et plantes dont ils se nourrissent, et celle des bactéries et autres microbes, desquels leur système immunitaire les défend. Ce qui implique sans doute qu’il faut que quelque part dans nos organismes il y ait, comment dire?, passage de l’échelle des aliments devenus liquides à celle des cellules, où ces microbes sont dangereux. Or, c’est quelque chose d’équivalent, mutatis mutandis, qui se passe dans ces laboratoires où l’on change d’échelle et l’on traverse, comme si rien n’était, la barrière de la matière stable: est-ce que la biologie de nos yeux (qui ne sait rien du système immunitaire, je présume) aura son mot à dire sur la façon dont on peut faire ce ‘passage’ ? Puisque, en tant qu’adéquats depuis toujours aux tâches de comprendre la Terre et le Monde (‘idée’ vient de l’équivalent grec de ‘voir’), ils peuvent ne pas être suffisamment bien suppléés par ces appareils qui les dépassent, vers l’au-dessus et l’en dessous. Ce serait ici Aristote versus Platon. Celui-ci a coupé nettement entre l’âme et les ‘Idées’ qu’elle peut contempler (sans les ‘voir’) hors du corps, d’une part, et le corps et son regard sensible rivé aux choses périssables, d’autre part: cette coupure, la représentation des laboratoires scientifiques l’aurait refaite par rapport à la scène de ladite ‘réalité’, voici ma suggestion. Tandis qu’Aristote, le philosophe qui a été le plus proche de la scène (qu’il a pensé comme phusis, avec ses accidents), qui aurait, lui, rendu à l’âme un rôle de suppléance du corps (elle n’est pas lui mais ne subsiste pas non plus hors de lui et sans elle le corps n’est pas vivant), le philosophe qui a fait rejoindre, dans l’ousia un-et-deux, l’étant-substance et l’eidos-essence, Aristote répugnerait à extrapoler sans plus, également, les expériences laboratoriales que les yeux suivent par eux-mêmes moyennant le paradigme et celles où le paradigme ne joue qu’en rapport avec des appareils où les yeux sont dépassés structurellement. C’est cette extrapolation que la représentation réalise en oubliant le laboratoire, sans comprendre peut-être pas que puisse y avoir un problème. Et toutefois - je n’en suis pas sûr - la gravitation régnant énigmatiquement sur la scène terrestre et comprise par des équations et mesures à notre échelle, ne serait-elle pas rebelle à être nivelée théoriquement à ces êtres-de-laboratoire infra-visibles? Cette question aurait rapport à la difficulté avouée par les physiciens d’unifier les champs des forces? Revanche des yeux que Galilée nous a obligé de fermer, cécité laboratoriale à l’origine de toutes les pollutions? On ne me la fera pas deux fois, murmurerait la Terre qui se meut et ne se meut pas: qui se meut à son échelle planétaire et ne se meut pas à celle de notre horizon. »
[1] Ne sachant pas si la colocation de la Physique-Chimie au chap. 8, après les autres sciences et les thèses d’ontologie suggérées par elles, est une nécessité de mon approche (la matière ne relevant pas de la trace) ou un symptôme de mon ignorance, je n’ose pas en tirer argument contre le physicalisme.
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L.T. : Estive a reler a parte final do §112 do cap.14 do Jogo da ciências... Praticamente ainda não peguei neste capítulo. Mas vi que tinha sublinhado aquela parte que me despertou interesse. Não faz muito o meu estilo, pois geralmente estudo com atenção os capítulos, mas não resisti a enviar logo esta questão.
Cito um pouco: "(...) Aristote répugnerait à extrapoler sans plus, également, les expériences laboratoriales que les yeux suivent par eux-mêmes moyennant le paradigme et celles où le paradigme ne joue qu'en rapport avec des appareils où les yeux sont dépassés structurellement. C'est cette extrapolation que la représentation réalise en oubliant le laboratoire, sans comprendre peut-être qu'il puisse y avoir un problème."
1. Um tanto numa primeira-demão, pode-se dizer que as ciências, de um certo modo, contam com o laboratório mas "saltam" para fora dele (para a 'cena', a 'dita realidade') sem darem suficientemente conta disso? Ou seja, importa compreender como é que se opera esse salto, 'extrapolação', sendo que nela, segundo a tua leitura, estão implicadas as suas experiências? Ora, parece-me que neste texto indicas a necessidade - talvez urgente - em pensar este processo com o qual os homens das ciências devem pensar também com as suas experiências, mas que não o têm na devida conta.
2. Esta questão tem alguma coisa a ver com o que discutimos há uns tempos sobre o Protágoras na mensagem 15 do bLogos?
22/02/2012
F. B. : A citação era tão bizarra que tive que ir ver o contexto do tal § 112. Ora esse contexto é complicado demais para poder ser tratado sem mais numa nota. Mas duma forma geral, eu penso que de facto os cientistas e os filósofos das ciências que eu tenha lido (pouca coisa, é certo) não parecem compreender o laboratório senão como a cofragem empírica dum edifício que se retira quando ele está acabado e em que nunca mais se pensa. Isto é, nunca vi ninguém pôr a questão de saber porque é que o laboratório é necessário, nomeadamente na física, e creio que isso se deve a que o laboratório releva da 'gramatologia', é uma inscrição à parte das cenas da gravitação. Assim como Platão excluiu a escrita como se, ao escrevê-lo, o seu pensamento não fosse escrito, também os cientistas concluem que o que eles descobrem numa dada experiência repetida e teorizada é válido sem mais na dita realidade (na cena). Mas então porquê o laboratório? Só pode ser porque na cena há coisas e causas a mais, misturadas, e que o laboratório é necessário para criar uma determinação experimental. Por exemplo, uma queda de um pedaço de chumbo, duma folha de papel e duma fumaça dum cigarro no vazio : caiem os três à mesma velocidade e aceleração, acompanham-se uns aos outros, confirmam assim a teoria da gravitação de Newton que normalmente, na cena real, não é visível, só no vazio criado no laboratório. A consequência desagradável desta extrapolação é o determinismo, herdado dos filósofos, de Leibniz por exemplo importante que também era físico. Ora, compreender a necessidade do laboratório leva a concluir que as regras ou leis que os cientistas descobrem no laboratório só se verificam na chamada realidade, na cena, em função do aleatório desta: no caso, a gravidade joga na terra tendo em conta também a resistência que o ar opõe à queda dos graves: exemplo simples. Aonde os exemplos são menos simples, é quando o que se descobriu e inventou em laboratórios, chegado à cena provoca poluição, isto é, tem efeitos nocivos que o laboratório ignorou completamente, como não podia deixar de ser.
24/02/2012
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Imagem: pintura - obra plástica de Luís de
Barreiros Tavares
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